L’Innovation de A à Z

L’Innovation de A à Z

Chez IRIIG, nous pensons « tout simplement » que l’innovation est l’affaire de tous et qu’elle doit devenir ce que le management a été à la fin du 20ème siècle, une compétence transversale. 

C’est la clé d’un monde meilleur pour répondre aux enjeux d’un début de 21ème siècle très turbulent triplement soumis à 3 révolutions en cours :  

Une transition écologique et une urgence climatique 

  • Inégalement appréhendées à l’échelle de la planète 

  • Nécessitant d’imaginer de nouveaux modèles de développement 

Une 4ème révolution industrielle (la dernière) et des perspectives de ruptures technologiques qui changeront l’homme dans sa chair 

  • IA et Informatique quantique 

  • Biotech & génétique 

  • Fusion & supraconduction 

Une déstabilisation durable des démocraties capitalistes et libérales 

  • Conflits, montée des extrêmes, nouvelles logiques de bloc et démondialisation 

  • Géopolitique dangereuse de l’innovation technologique 

  • Ressources clés (matières premières et R&D) inégalement réparties 

Edito

Notre culture, très cartésienne, du fait notamment d’un système éducatif datant du 20ème siècle, nous amène à rechercher les constantes et la sécurité. 

Mais peut-on parler encore de constance dans un monde durablement complexe et changeant où le sentiment d’immédiateté et l’infobésité limitent fortement toute forme de prise de recul ? 

Certains, sans compter les populistes, parlent de monde en transition, sous-entendant peut-être la venue d’une ère de plus grande stabilité, qui redonnerait de la visibilité et de la sécurité… 

Et si l’on arrêtait de voir l’innovation comme une contrainte ? Si l’on changeait de perspective pour la voire en tant que principale source d’une croissance durable et inclusive ? 

Il faudrait envisager le changement, la nouveauté et la complexité comme des paramètres récurrents de notre présent. Des constantes à appréhender en tant que moteur de notre société vers le progrès.  

Nous pourrions également penser l’innovation comme LA clé pour des dirigeants et des entrepreneurs. Une solution pour ceux qui sont en quête de moyens et d’outils pour assurer la pérennité de leurs activités et de leurs emplois. 

À partir de ce changement de vision est née la raison d’être d’IRIIG : faire de l’Innovation la clé d’un monde meilleur, une compétence transversale à partager sans modération ! 


Stephan GALY 

Fondateur d’IRIIG 

 

Les définitions

Le terme d’innovation est le plus souvent mal compris.  

Dans le langage courant, lorsque l’on parle d’innovation, on la confond avec le terme d’invention, on ne l’imagine qu’exclusivement technologique, ou même désormais uniquement disruptive ! 

Toutefois, l’innovation est une invention qui rencontre un marché et donc qui crée de la valeur.  

Par définition, elle est multi-formes, à la portée de tous et répond à un enjeu majeur : celui de ne pas subir son environnement. Le but est de mobiliser son adaptabilité et la capacité d’agilité pour éviter de fonctionner que par réaction et dans une seule logique de survie. 

On retrouve de (trop) nombreuses définitions de l’innovation.  

Les équipes d’IRIIG ont retenu les suivantes et les ont replacées dans leurs perspectives historiques. 

Un peu d'étymologie...

On retrouve le terme « innovacion » dans des écrits du13ème siècle dans lesquels il signifiait dans une perspective juridique une « transformation d’une ancienne obligation par substitution d’un nouveau débiteur à l’ancien ». (Source : CNRTL). 

La racine latine « Innovatio » renvoie la notion de « changement, renouvellement ». Par ailleurs, «novare, novus» en latin veut dire «changer, nouveau».  

Le concept d’innovation ne s’autonomisera de la sphère juridique et politique qu’au20ème siècle avec les travaux de Joseph Schumpeter, pour connaitre le sens que nous lui donnons aujourd’hui. 

La définition du dictionnaire 

« Processus d’influence qui conduit au changement social et dont l’effet consiste à rejeter les normes sociales existantes et à en proposer de nouvelles. » Larousse.fr 

Joseph Schumpeter 

Joseph Schumpeter naît en 1883, la même année que Keynes et l’année de mort de Marx. Comme eux, il aura jusqu’à sa mort en 1950 une réputation d’économiste « hérétique », qui bouscule la pensée économique établie. Professeur à Harvard à partir des années 1930, il formera les économistes les plus brillants de l’après-guerre. 

Ce qui l’intéresse par-dessus tout, c’est l’évolution du système capitaliste : « il constitue, de par sa nature, un type ou une méthode de transformation économique, et non seulement il n’est jamais stationnaire mais il ne pourra jamais le devenir » écrit-il en 1942. Le moteur du système, c’est l’innovation et le progrès technique à travers le phénomène de « destruction créatrice ». 

Joseph Schumpeter distingue alors à ce titre 5 formes d’innovations : 

  • l'innovation de produits ; 

  • l'innovation de procédés ; 

  • l'innovation de modes de production ; 

  • l'innovation de débouchés ; 

  • l'innovation de matières premières. 

En savoir plus : ici 

Peter Drucker 

Auteur, consultant et professeur de management américain (Université de Californie – Claremont), Peter Drucker fut un des papes du management au 20ème siècle. 

Sa définition : 

« L’innovation est la fonction spécifique de l’esprit d’entreprise, qu’il s’agisse d’une entreprise existante, d’une institution de service public ou d’une nouvelle entreprise lancée par un individu isolé dans la cuisine familiale. C’est le moyen par lequel l’entrepreneur crée de nouvelles ressources productrices de richesses ou dote des ressources existantes d’un potentiel accru de création de richesses ». 

En savoir plus : ici 

Le Manuel d'Oslo 

Le Manuel d’Oslo (1ère édition en 1992 – dernière en 2018 – une collaboration OCDE & EUROSTAT) se fonde sur un principe clé, selon lequel l’innovation peut et doit être mesurée. 

En savoir plus : ici 

Téléchargement : ici 

Définition : « Une innovation désigne un produit ou un processus (ou une combinaison des deux) nouveau ou amélioré qui diffère sensiblement des produits ou processus précédents d’une unité et a été mis à la disposition d’utilisateurs potentiels (produit) ou mis en œuvre par l’unité (processus) ».  

Tableau 1 : Les différents types d’innovation du manuel d’Oslo  

Type d’innovation  

Définition dans le manuel d’Oslo  

Innovation de produit  

Une innovation de produit correspond à l’introduction d’un bien ou d’un service nouveau ou sensiblement amélioré sur le plan de ses caractéristiques ou de l’usage auquel il est destiné. Cette définition inclut les améliorations sensibles des spécifications techniques, des composants et des matières, du logiciel intégré, de la convivialité ou autres caractéristiques fonctionnelles.  

Innovation de procédé  

Une innovation de procédé est la mise en œuvre d’une méthode de production ou de distribution nouvelle ou sensiblement améliorée. Cette notion implique des changements significatifs dans les techniques, le matériel et/ou le logiciel.  

Innovation 
de commercialisation (marketing)  

Une innovation de commercialisation est la mise en œuvre d’une nouvelle méthode de commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception ou du conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification d’un produit.  

Innovation organisationnelle  

Une innovation d’organisation est la mise en œuvre d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de la firme.  

L’état de l'art

Différencier «invention» et «innovation» 

Les concepts d’invention et d’innovation peuvent parfois sembler similaires. Ils renvoient à la notion de nouveauté́. Cependant, il faut être vigilant et ne pas les confondre. 

L’invention peut être à l’origine de l’innovation. Il s’agit d’une découverte nouvelle issue par exemple de la recherche.  

L’innovation ajoute la notion de marché et peut renvoyer à la nouveauté́ (issue d’une invention par exemple), mais aussi à l’amélioration d’une solution existante dans le but de créer un succès commercial. 

Toutes les inventions ne deviennent pas des innovations. L’inventeur n’est pas forcément celui qui innove. L’invention renvoie à la question de la créativité́ et de l’imagination, tandis que l’innovation renvoie à une nouveauté́ mise en valeur sur un marché́. 

Plus généralement, l’invention génère de la connaissance et de la technologie qui sont nécessaires à l’innovation. 

6 types d’innovation 

On retiendra 6 formes différentes d’innovation, plus ou moins « transformatives » et complémentaires ; elles sont notamment repris par la BPI dans « Innovation Nouvelle Génération » petit guide publié en 2015. 

  • innovation marketing et commerciale 

  • innovation de produit, service et usage 

  • innovation technologique 

  • innovation de procédé et d'organisation 

  • innovation de modèle d'affaires 

  • innovation sociale 

 

Innovation marketing et commerciale : Évolution du mix-produit (les célèbres 4p) : présentation, distribution, tarification, promotion : Michel et Augustin par exemple ou le compte « Nickel ». 

Innovation de produit, de service ou d’usage : Création d’un nouveau produit, de services qui rencontre un marché ou bien amélioration de l’existant. Par exemple les nouvelles saveurs pour un yaourt introduites sur le marché, les nouvelles formes de packaging comme la compote en sachet, ou bien les vélos/trottinettes en libre-service… 

Innovation technologique : Création et/ou intégration d’une ou plusieurs technologies : exosquelettes, nanotechnologies, supraconductivité, IA, Informatique quantique… 

Innovation de procédé ou d’organisation : Cela implique un changement d’organisation managériale ou de chaîne logistique. Par exemple : les biscuits Mikado ou bien le prototypage par imprimante 3D. 

Innovation de « modèle d’affaires » ou business model : Nouveaux modèles de revenus ou de coûts, tels par exemple Xerox qui vend à la copie et plus le photocopieur ou AIR B&B ? 

Innovation sociale et sociétale : Circuits courts, commerce équitable tels La Ruche Qui Dit Oui ou encore le micro-crédit. 

Télécharger le guide : ici 

On distingue 2 dilemmes de l’Innovateur  

1/ Planter ou récolter : exploration vs exploitation 

2/ Écoute ou Vision : court terme vs long terme, cœur de métier vs star de demain 

Pour en savoir plus en vidéo : ici  

On distingue également 4 types d’intensité de l’innovation  

Incrémentale / continue  

  • Gain issu de l’amélioration d’un produit déjà existant 

  • Les différentes versions de l’Iphone par exemple qui maintiennent son avantage concurrentiel 

  • Objectif : rester dans la course 

Adjacente 

  • Utilisation nouvelle d’un produit existant sur un nouveau marché ou d’une technologie, non utilisée ou nouvelle, sur un marché existant 

  • Aspirateurs Dyson par exemple : un usage connu et maitrisé mais avec une nouvelle technologie d’aspiration 

  • Objectif : améliorer significativement un produit et élargir son marché  

De rupture / disruptive  

  • Simplification d’usage et/ou de business model d’un produit ou service existant  

  • Par exemple Spotify ou Deezer : changement du mode de consommation de la musique 

  • Transformer le marché et s’adapter à son environnement 

Paradigmatique / radicale 

  • Création d’un produit qui n’existait pas  

  • Casque de réalité virtuelle par exemple 

  • Objectif : créer un nouveau marché 

L’innovation : pour qui ? 

L’innovation est l’affaire de tous. C’est un enjeu stratégique, une question de survie pour toute entreprise, confrontée à des questionnements multiples, aux degrés différents d’urgence. 

Elle n’est pas que l’apanage des grands groupes ou des starts-ups.  

Elle est l’affaire de toutes les parties prenantes de l’entreprise et pas seulement celle d’une direction de la R&D, de collaborateurs ou des consultants experts… 

 

L’innovation : comment la mettre en place ? 

Pour développer une politique d’innovation, nous recommandons de structurer votre démarche avec une approche simple et pragmatique et de la lier à votre politique RH. Il va s’agir en effet, d’identifier et/ou de recruter, en interne, et potentiellement en externe, des talents à même de faciliter et d’accélérer les processus de transformation. 

En ce qui concerne les méthodes, au-delà des traditionnels comités de pilotages, séances de créativité et d’échanges, les démarches entrepreneuriales sont une très bonne source d’inspiration. Les startup weekend, lean startup, effectuation, design thinking, ne sont pas que des effets de mode et peuvent être sources d’inspiration pour des organisations plus traditionnelles. 

Elles permettent également d’éviter, du moins dans un premier temps, de créer une direction de l’innovation qui peut générer, si elle n’est pas suffisamment anticipée, souvent plus de résistance au changement que de changement… ! 

Bien entendu, il est essentiel de rappeler que la volonté d’innovation doit être impulsée et portée par le top management. Qu’il devra durablement l’intégrer dans la culture de l’entreprise et s’assurer qu’elle est comprise et acceptées par les collaborateurs.  

C’est une des raisons pour lesquelles, les professeurs permanents d’IRIIG ouIRIIG’ersont tous une expérience d’entrepreneuriat qui vient idéalement compléter leurs expériences de l’enseignement et du conseils, obligatoires elles aussi ! 

 

Bibliographie 

Innover, ça s’apprend - Nos conseils de lecture 

«De l’histoire des techniques à l’histoire de l’innovation. Tendances de la recherche française en histoire contemporaine», Griset, P. & Bouvier, Y, 2012, Histoire, économie & société, 31e année (2), 29-43

« The innovator’s dilemma: when new technologies cause great firms to fail », Christensen, C. M. (2013), Harvard Business Review Press

Cet ouvrage explique les raisons pour lesquelles certaines entreprises bien établies dans un secteur peuvent disparaître à cause d’innovations marquant une rupture et entraînant des changements dans les règles du jeu d’une industrie. 

« The Lean Startup: How today's entrepreneurs use continuous innovation to create radically successful businesses », Ries, E. (2011), Crown Business. 

« Chiche J’innove », Collectif, MEDEF Lyon/Rhône, 2017 

« Innovation Nouvelle Génération » Bpifrance, 2017 

« Soyez un numéro deux » et « Le chasseur, le mage et le cultivateur » Miguel Aubouy, Les éditions nullius in verba, 30 juillet 2015

« Design Thinking. Accélérez vos projets par l’innovation collaborative », Stéphane et Biso, Marjorie Le Naour, DUNOD, 2017 

 

Innover c’est être inspiré - Quelques citations à retenir. 

“Une personne qui n’a jamais commis d’erreurs n’a jamais tenté d’innover”, Albert Einstein 

« L’échec n’est pas de tomber, mais de rester là où l’on est tombé », Platon 

« Si j’avais demandé aux gens ce qu’ils voulaient, ils m’auraient répondu des chevaux plus rapides », Henry Ford 

« La différence entre un rêve et un projet, c’est une date », Walt Disney 

« Ce n’est pas que l’objectif est trop haut, c’est que le nombre de marches est insuffisant », Confucius 

« Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible », Antoine De Saint Exupéry 

Partager